Raphaël Reynaud : « Le Brésil : une ambition en soi »

Les Bleus du Futsal entament jeudi à Brasilia (23h00 en direct sur la chaîne Youtube FFF) la Copa das Naçoes 2025. Face au Costa Rica puis face au Paraguay dans la nuit de vendredi à samedi et avec l’objectif pour le sélectionneur Raphaël Reynaud de croiser la route du Brésil six fois champion du monde d’ici à la finale, dimanche.

« Après la demi-finale de Coupe du monde 2024 et la qualification pour l’Euro 2026 la saison dernière, vous attaquez très fort cette nouvelle saison avec ce tournoi au Brésil ?
On commence cette saison par le dessert (sourire). C’est vraiment sympa. Ce déplacement fait date dans l’histoire de notre sport parce que le Brésil est le pays du Futsal, le pays du football. C’est quelque chose dont on rêvait tous. Combien de footballeurs ou de futsalleurs ont imaginé un jour au moins une fois dans leur carrière jouer au Brésil ? L’imaginer c’est bien, le faire c'est autre chose. Ce n’est pas donné à tout le monde. C’est quelque chose que l’on peut presque accrocher à son palmarès dans son histoire personnelle et sportive. On sent ici l’héritage de notre sport et c’est juste exceptionnel !

Quelles sont vos premières impressions depuis votre arrivée à Brasilia qui accueille l’édition 2025 de la Copa das Naçoes ?
Juste pour vous donner un exemple, c’est la première fois qu’on effectue notre petit décrassage devant une trentaine de personnes, juste après avoir voyagé. Quand on est arrivé dans la  salle, une équipe de Futsal féminin s’entraînait avec un niveau incroyable. On est dans ce qui se fait de mieux au niveau de notre discipline et ça transpire un peu partout ici. On voit le long des grandes avenues ici des terrains de sport, de football, de Futsal extérieur. Des terrains uniquement tracés Futsal sans tracé de handball par exemple. C’est assez surprenant pour nous européens mais c’est aussi ce que l’on vient chercher ici. S’imprégner d’une culture forte.

L'Équipe de France Futsal sur FFF.FR

(Photo Ludovic BRUNEAU / FFF).

Venir jouer au Brésil sans jouer le Brésil, on imagine que ce n’est pas l’idée ?Évidemment. Notre objectif est de gagner notre ticket pour jouer le Brésil. Les joueurs auront à cœur de prendre ce ticket qui nous permettra de jouer cette grande équipe quasi au complet avec ses joueurs européens, ses locaux. On aura, on l’espère, une opposition contre les champions du monde en titre que l’on souhaite affronter chez eux. Les organisateurs nous ont parlé de 9 000 personnes dans le gymnase Nilson Nelson. C’est quelque chose que l’on veut vivre. Tous les passionnés seront devant leur écran, même tard pour nous suivre. Nous, on aura à cœur d’écrire encore une belle page de notre histoire et de confirmer tout le travail les progrès de l’équipe et surtout d’être meilleurs car si on veut continuer d’être bons il faut être meilleurs. La motivation des joueurs ne m’étonne pas. Un joueur comme Abdessamad (Mohammed) est motivé dès qu’il y a un petit jeu à l’entraînement sur n’importe quel tennis-ballon. Donc là, quand on a l’opportunité de pouvoir jouer le Brésil sur un tournoi comme celui-ci, je pense qu’il n’y a pas besoin d’en dire plus. Cela démontre juste que ces joueurs-là sont habités par une passion qui les anime qui va au-delà de tous les enjeux qu’on peut trouver ailleurs. C’est une passion pour ce jeu né sur ce continent. C’est admirable d’avoir cette foi-là en étant meilleur buteur de l’Équipe de France et en étant sûrement le joueur le plus charismatique de l’histoire de notre sport en France.

Le fait que l’Équipe de France aurait pu retrouver le Brésil en finale de la Coupe du monde, qu'elle est la dernière nation à avoir battu le Brésil change-t-il quelque chose à l’approche du tournoi ?
Cela change certainement les choses pour eux. On les avait embêtés à Toulon en 2022 (défaite 2-3) dans un match ou on n’était pas loin d’accrocher quelque chose. Finalement, dans l’histoire assez récente de cette Équipe de France on est pratiquement à égalité avec eux puisqu’on les a battus ensuite en Lituanie (3-2 en avril 2024 en préparation de la Coupe du monde). Donc ça change pour eux car on est l’un des adversaires qui les a le plus mis en difficulté ces derniers temps. Maintenant attention, cela reste un adversaire redoutable. Et encore une fois pour les affronter on sait ce que l’on a à faire. 

(Photo Ludovic BRUNEAU / FFF).

Parlez-nous des spécificités de ce tournoi : le décalage horaire à absorber rapidement, quatre matches en quatre jours, un plateau relevé...
La formule du tournoi est vraiment intéressante avec un représentant de chaque confédération. Dans notre poule, on est le représentant de l’UEFA, on a le représentant de la Concacaf avec le Costa Rica et celui de l’Amérique du Sud avec le Paraguay. On va retrouver des adversaires qui nous ont donné du fil à retordre, notamment le Paraguay. Chez eux, il y a un peu plus de deux saisons, on avait perdu deux fois (3-1 et 5-3). On en garde un souvenir un peu douloureux. C’est un plateau très relevé mais justement cela donne du sel et permet de rentrer très vite dans la compétition et d’avoir envie de franchir cette étape pour aller affronter le Brésil.

Cette Copa das Naçoes sera la première marche vers l’objectif de la saison : l’Euro (du 20 janvier au 8 février 2026 en Lettonie, Lituanie et Slovénie)…
 C’est la première étape de notre saison, oui. Après je l’ai dit aux joueurs, je le redis : on aura le temps de se préparer et de faire des essais, de travailler tactiquement sur des orientations différentes qu’on souhaite donner par la suite. Mais là, on va optimiser ce que l’on sait faire. L’idée sera de dissocier ce tournoi du temps de préparation où on ira en République tchèque en octobre, où on recevra l’Ukraine en novembre à Limoges avant un Tournoi à Metz juste avant Noël, avant de s’envoler pour le championnat d’Europe en ayant un grand match à jouer à Paris mi-janvier. Un tournoi au Brésil est une ambition en soi.